mardi 12 août 2014

Le Coup de gueule du jour: payons le prix juste

Cela fait quelques semaines que je souhaite donner mon avis sur la course au prix à laquelle se livre les distributeurs avec l'aval des consommateurs qui ne se rendent pas toujours compte des résultats que cela occasionne. Prenons le problème par le commencement. Cela fait 30 ans que nous sommes lancés dans une course folle alliant productivité et recherche du prix bas. Quel est le résultat (schématique) de ce bel édifice : des agriculteurs qui produisent toujours plus en détruisant l'environnement à coup d'arrachage de haies et de pesticides et qui ne vivent que par des subventions qui maintiennent artificiellement leurs revenus. Le consommateur est-il gagnant? Pas sûr puisqu'il paie peut-être un peu moins cher une nourriture de mauvaise qualité nutritionnelle bourrée de pesticides, et qui de temps en temps, déclenche une crise sanitaire de grande envergure.

Certains se satisfont de cette situation, pas moi. Et plus le temps avance et plus ca m'agace (pour ne pas dire autre chose). Nous sommes arrivés au bout d'un système qui montre bien qu'il n'est pas satisfaisant à tous les étages, sauf pour certains intermédiaires.
La solution, c'est que le consommateur devienne un véritable consom'acteur qui ne se contente pas de remplir son caddie en ne s'intéressant pas au produit mais uniquement à son prix. Ce qui est sûr, c'est que l'on pourra toujours faire moins cher, moins bon et plus artificiel. Si vous voulez manger de la "merde"(ben oui il faut bien dire ce qui est), venez me voir, j'ai des adresses : viande polyphosphatée, OGM, agrumes muris au gaz, et j'en passe et des meilleurs.
 
                                     Nos maraîchers de Challans font de super produits, pourquoi allez en chercher ailleurs et plus loin?

Pour se nourrir correctement sans se ruiner, il suffit de respecter quelques règles simples: manger des fruits et légumes de saison qui sont à un prix abordable, privilégier les circuits courts avec peu ou pas d'intermédiaire (pas de coût de transport), ne pas se laisser berner par des promos qui incitent à acheter toujours plus (et donc à jeter toujours plus: 25% de la nourriture est jetée en France: du délire).
                                        Faisons des promos qualitatives et non plus quantitatives


Aujourd'hui, tout le monde cherche les prix bas en occultant l'envers du décor. Les Bretons qui se sont lancés dans la production de masse sont entrain de regretter le modèle qui les conduit aujourd'hui à la faillite. Les comparateurs de prix sont une vaste fumisterie. Ils donnent l'impression au consommateur que le distributeur se bat pour lui (si ça c'est pas une grosse blague). Ce que j'aimerais, ce que quelqu'un invente un comparateur avec comme clé de lecture unique non pas le prix mais l'origine, la traçabilité (ah le gros mot) et la qualité nutritionnelle du produit. Je pense que nous aurions quelques surprises...Quand on achète un produit issu d'un circuit court, on assure un niveau de vie convenable au producteur, on permet au commerçant de vivre de son métier et de faire les familles des salariés qu'il emploie) sans pour autant payer le prix fort tout en respectant l'environnement (moins d'émissions de CO2). Si les consommateurs étaient plus nombreux à privilégier un système qui permet au territoire dans lequel ils vivent de se développer, on avancerait d'un grand pas.

 Des fraises de saison et de la Chevrolière, qui dit mieux?


J'en finirais en paraphrasant un slogan qui avait tout son sens il y a 20 ans et qui garde toute sa véracité aujourd'hui: "nos achats sont nos emplois". A l'heure où la France dépasse les 5 millions de chômeurs, c'est à chacun de se prendre en main et de réfléchir à ce qu'il achète. A la Biocoop du Lac, nous avons  tissé des liens avec plus de 50 partenaires locaux et nous allons continuer car c'est la seule voie qui offrira un avenir plus radieux à notre environnement et à notre économie. Voilà c'est dit!

Les 2 pieds dans le local: les vendéens à l'honneur

Cette semaine, nous avons référencé deux nouveaux fournisseurs locaux et (vendéens). Tout d'abord, le Gaec Ursule installé près de Chantonnay dans le bocage vendéen va dorénavant nous fournir de l'huile de tournesol et de colza issues d'une 1ère pression à froid, sans raffinage. L'objectif est d'obtenir l'huile la plus pure et la plus savoureuse possible, ce qui est le cas. Ces 2 huiles sont disponibles en bouteille d'1 litre et de 50 cl.
 

Notre 2ème "prise" de la semaine, c'est Espace bio 85. Ces maraîchers installés à Challans vont nous livrer 2 fois par semaine en légumes frais. L'avantage, c'est que leur production est diversifiée (tomate, concombre, haricot mi-sec, oignon, radis noir, courge, etc...) et artisanale. Ainsi, vous pourrez retrouver leur produit le mardi et le jeudi. Nous travaillons maintenant avec 5 maraîchers installés à 25 km maximum du magasin.
 

Ce travail de proximité est essentiel pour assurer une qualité de produits et pour que la Biocoop du Lac devienne un maillon indispensable du développement de l'agriculture biologique sur le territoire. C'est l'une des missions que nous nous sommes donnés et nous allons continuer dans ce sens !